D'un modèle à l'autre

Publié le 17 Juin 2013

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Ployer sous des chiffres élevés de chômage des jeunes ou multiplier petits boulots et poor workers : tel semble être le dilemme qui se pose à nous. L’Europe du sud, France comprise, relève de la 1ère catégorie. L’Allemagne ou le Japon ont de leur côté, fait le choix de « libéraliser » le travail. Résultat : peu de chômage mais une augmentation très importante des travailleurs pauvres et des inégalités. Aucune de ces deux perspectives n’est donc satisfaisante. Et de l’émergence d’une troisième voie, on ne voit rien venir à l’horizon. Quelle pourrait-elle être ?

Un mix sans doute. D’un côté un effort de réindustrialisation de la France fondé sur l’innovation et la recherche car l’investissement des entreprises est encore beaucoup trop à la traine et elles ne parviennent pas assez à se financer malgré des taux de  crédit historiquement bas. Une montée en puissance aussi du tertiaire et notamment du secteur de la santé et des aides à la personne. Reconnaissons que nous sommes loin d’avoir atteint toutes nos capacités dans ce domaine.

Dans cette perspective, la désormais fameuse boîte à outils de François Hollande est précieuse avec notamment la banque publique d’investissement, l’accord national interprofessionnel, l’assainissement du secteur bancaire, la chasse aux paradis fiscaux et dernièrement la contribution franco-allemande pour la compétition et l’emploi en Europe. Avec ce qui ressemble à s’y méprendre à la préfiguration d’un gouvernement de la zone euro. Enfin ! Faire converger nos systèmes fiscaux, sociaux et nos politiques économiques est devenu urgent sauf à décider que l’Europe ne demeure qu’une vaste zone de libre-échange, à peine intégrée.

Quel autre ingrédient pour développer l’emploi et nos sociétés ? Sans doute ce que le collectif citoyen Roosevelt 2012 de Patrick Viveret, Edgar Morin ou Pierre Larrouturou dénomment une société « d’équilibre et de convivialité ». Une sorte de néocroissance où vivre-ensemble, économie sociale et solidaire, partage de savoirs, énergies douces, culture, monnaies locales et éducation ont un rôle central et sont appréciés sous un angle moins aliénant.

 

Reste à trouver l’alchimie entre ces deux composantes d’un avenir à réinventer. 

Rédigé par leblogdepierredubois

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D
<br />  <br /> <br /> <br /> Nos vifs remerciements pour cette évocation de la société d'équilibre et de convivialité vers laquelle tend le<br /> projet du Collectif Roosevelt (puisque c'est désormais son nom, mais le 2012 se rencontre encore partout, et meme sur nos sites..) qui compte tant d'autres fondateurs que les trois cités<br /> ici. Et plus de 100 000 signataires...<br /> <br /> <br /> Edgar Morin, justement, lors de l'Assemblée Générale constitutive avait pointé comme premier obstacle la<br /> résistance d'une structure de pensée (fondée sur les dogmes ou les modèles tels que les deux que vous mentionnez) qui n'est pas ouverte et ne «permet pas d'intégrer les idées qui fermentent<br /> depuis tant d'années : l’économie sociale et solidaire, celles de Roosevelt 2012, celles de l'agro-écologie qui, rassemblées ensemble, peuvent donner le visage d'une politique.» Il continuait<br /> plus loin: «Aujourd'hui, il ne faut pas se limiter à la voie économique, il y a l'économie verte, une nouvelle façon de concevoir la ville, la circulation, l'habitat, la production, la<br /> distribution, la consommation, rétablir les contacts directs, la terre qui est en train d'être assassinée par l'agriculture industrialisée qu'il faut faire régresser au profit de<br /> l'agroécologie.». Mais pour cela il faut savoir suivre l'invitation de Gandhi: « Soyez déjà le changement que vous souhaitez ».<br /> <br /> <br /> Au fait, parmi les fondateurs, il y a bien sûr le célébre Stéphane Hessel, mort avant de pouvoir mener à bien le<br /> projet de co-signer avec Larrouturou un ouvrage dont le titre aurait cette fois été «répondez-nous»...<br />
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