Classement à l'UNESCO : une démarche attendue et méritée

Publié le 12 Septembre 2013

Le collectif textile uni, qui regroupe les associations roubaisiennes Le Non-Lieu et les Amis de la Lainière et du Textile ainsi que l’association citoyenne des résidents de l’Ouest wattrelosien, vient de se constituer en association afin de faire inscrire l’identité industrielle textile de Lille-Roubaix-Tourcoing au patrimoine mondial de l’UNESCO.


 

C’est une démarche forte que notre territoire mérite. Le visage de nos villes reste façonné par l’histoire du textile : les cheminées d’usine, les anciennes courées, les grands bâtiments faits de briques aujourd’hui à l’abandon font partie du paysage.


 

C’est aussi une démarche que les familles d’anciens ouvriers et d’anciens patrons du textile méritent : ils y ont consacré quasiment toute leur vie. Ce sont eux qui ont ainsi contribué au développement de nos villes par l’apparition d’un tissu économique dense et l’arrivée des grandes enseignes de vente à distance. Ils sont également parvenus à faire rayonner nos villes, et particulièrement Roubaix, dans le monde entier au début du 20e siècle.


 

Après une phase de désindustrialisation difficile marquant l’essoufflement de ces industries textiles, une nouvelle histoire s’ouvre à nous avec les prestigieuses écoles telles que l’ENSAIT ou l’ESAAT et le centre de recherches du CETI, qui s’appuient avec fierté sur ce patrimoine pour mieux le réinventer.


 

Pour toutes ces raisons et pour bien d’autres encore, le label UNESCO serait une reconnaissance attendue. La démarche n’est toutefois pas facile et nécessite d’être particulièrement attentif sur trois points.


 

Le premier a déjà été soulevé dans la presse : celui du périmètre. L’approche doit-elle être eurométropolitaine en associant Lille, Roubaix et Tourcoing ? Ou eurorégionale en se rattachant à l’histoire textile tout aussi forte des villes de Calais ou Cambrai et de la Belgique ?


 

Cette question induit une autre considération : un tel projet nécessite une personnalité d’envergure pour porter des messages forts auprès des pouvoirs publics. Le périmètre doit permettre de faire émerger un chef de file local, régional voire national.


 

Enfin, reste l’aspect non négligeable de l’ingénierie. L’inscription du bassin minier au patrimoine mondial de l’UNESCO a pris dix ans. Dix ans pendant lesquels il faut garder sa motivation et son implication dans le montage d’un dossier complexe, nécessitant plusieurs étapes de validation. Sur ce point, je connais toutefois l’énergie et l’obstination des membres du collectif textile uni.


 

Je salue leur entrée dans cette aventure et leur souhaite du succès. Je serai à leurs côtés pour défendre, autant que je le pourrai, l’identité industrielle textile de nos villes.

Rédigé par leblogdepierredubois

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